[SPECTACLE]
Baïna[na]
Pour la création de « The Baïna Trampa Fritz Fallen », nous avons pris le temps, celui de nous perdre puis de nous retrouver sur un chemin commun. Le résultat final est une décoction d’idées de base qui privilégie un équilibre du collectif, et qui a su évoluer vers une forme plus légère, adaptable et mouvante : « Baïna[na] »
EN CHEMIN VERS BAÏNA[NA]
Par cette nouvelle version de The Baïna Trampa Fritz Fallen, nous redonnons un aspect in situ à notre travail, permettant d’être réactifs aux envies artistiques qui nous sont offertes dans les divers lieux envisagés et de rester attentifs aux idées du moment et à leur réalisation. Cette nouvelle version, ultra légère et mobile, nous permet de restituer pleinement le matériel chorégraphique en nous appuyant sur la simplicité et l’ingéniosité faite de la technique.
Le matériel chorégraphique, qui était jusqu’alors partagé sur plusieurs espaces, est désormais réuni en un lieu unique ; le spectacle a ainsi une base moins écla- tée. Seule la scène d’introduction dite « scène des Américains » qui nous permet de nous présenter chorégraphiquement reste inchangée : celle-ci se déroule sur une ligne de fuite d’une centaine de mètres et ne cesse de se rapprocher dangereusement du public installé avant de le conduire tranquil- lement au lieu du déroulement ultime.
Cet espace de jeu se présente comme une arène où le public est disposé en « U » autour d’un espace installé, entre salon de ferme et église d’un autre temps... La technique permet de basculer confortablement dans l’univers onirique de ces quatre hommes en costards blancs, dépeignant au travers de chorégraphies originales la fresque d’un monde en perdition ; tour à tour colons, farmers, prolétaires ou encore grands de ce monde.
MAÏS ET PELLES A NEIGE
DISTRIBUTION ET PARTENAIRES
PHOTOS
LE RAPPORT A L'ESPACE ET AU PUBLIC
Nous attachons beaucoup d’importance au lieu dans lequel se déroule l’action et nous ne voulons pas nous enfermer bien que souvent, nous brassions une matière très scénique voire cinématographique qui trouve un certain confort dans l’intérieur. Cette ligne de tension est très porteuse dans notre manière de nous approprier un lieu. Qu’il s’agisse d’une salle de travail, d’un espace extérieur urbain ou rural, d’une scène avec gradin monté au milieu d’un stade… nous portons notre attention sur le point de vue et le cadre englobé par l’œil du spectateur. Jouant à faire coïncider ou radicalement décaler notre matière face à l’espace choisi tant sur le plan géographique que sur celui de l’environnement social.
Nous avons fait le choix de l’espace public comme moyen de rester en contact avec les vivants, de mélanger les genres et de transcender les lieux, profitant de leur aspect tantôt spectaculaire, tantôt insignifiant.
Ainsi, nous acceptons de malaxer la forme importée pour qu’elle devienne unique, propre au moment et au lieu. L’aspect « installatoire » de nos spectacles demeure une force de cohésion pour l’univers posé.
UN LANGAGE,
UN ART GESTUEL
ET MELODIQUE
Nous avons mis au point un langage gestuel qui est à la croisée de la danse, du théâtre gestuel, du mime, du jonglage et autres gesticulations et manipulations… Il nous permet de dialoguer chorégraphiquement lors d’improvisations et de poser un langage corporel en lien avec l’imaginaire collectif. Ce langage se veut universel pour les yeux de quiconque, sans qu’aucune éducation culturelle spécifique ne soit requise, à part la sensibilité de l’observation et le plaisir de l’interprétation.
La musique est omniprésente dans cette pièce.
Elle est la couleur apposée sur un négatif monochrome, le décalage et l’humour d’une scène, la puissance du moment, la vibration subtile qui fait décoller un instant…
Le mélange des genres nous intéresse. Pouvoir passer de vieux tubes à des grands classiques en passant par du traditionnel indien remixé… relève pour nous d’une évidence et permet de ne pas porter de jugements hâtifs liés à notre mémoire collective.
La musique est omniprésente dans ce travail. Elle est la couleur apposée sur un négatif monochrome, le décalage et l’humour d’une scène, la puissance du moment, la vibration subtile qui fait décoller un instant…
Nous n’avons aucune limite de style ! Au contraire, le mélange des genres nous intéresse, pourvu qu’il fasse résonner notre corde sensible. Pouvoir passer de vieux tubes à des grands classiques en passant par du tradico-électro-twist ou que sais-je encore… sans porter de jugements hâtifs liés à notre mémoire collective !! « On est vierges !!"
COSTUME BLANC
Le costume socio-corporel est assumé et avoir une base vestimentaire semblable nous permet de voir le groupe comme une entité et donne une appartenance forte à une origine commune. Le choix de rester libre dans la similitude permet aux caractères de chacun de s’épanouir au sein du collectif tout en pouvant retrouver la neutralité à tout moment.
Le vêtement influence notre façon de nous tenir, de marcher, de bouger, de danser, de nous comporter socialement. Soumis à différents environnements, il peut servir de protection ou devenir une contrainte intéressante, changer la silhouette, éprouver de nouvelles sensations, ...
« Le blanc, le propre, la paix, les colonies, le socialement correct ou incorrect suivant la situation, imposant, décalé, précieux, décadent, et bien plus … Autant de contraintes positives que de propositions dramaturgiques fortes. » G.Bistaki
RAPPORT A L'IMAGE NUMERIQUE
En création, nous filmons beaucoup notre travail en évolution, ce qui nous permet de jouer d’un cadre, car le choix du cadre est souvent un des éléments déclencheur de l’improvisation. Au pied de cinquante marches, sur des lignes de fuites de 100 mètres ou autour d’une table, nous éprouvons notre matériel dans ces conditions. La vidéo est un œil extérieur commun. Au-delà de la vidéo c'est l’outil multimédia qui est souvent au cœur de nos interrogations. Nous pratiquons la vidéo pour ouvrir les champs d’interprétation. De l'objet matériel à l’immatérialité de celui-ci, nous le mêlons aux corps en mouvement et à l’architecture.
Dans The Baïna Trampa Fritz Fallen, l’image numérique intervient de plusieurs manières :
- en tant que « matiérage » qui re-texture l’espace et le transcende, permet d’éclairer tout en donnant une teinte, une impression
comme outil scénographique qui retranscrit un point de vue en direct et permet d’ajouter une dimension au maïs, passer de la 2D à la 3D
- comme média technologique mis en confrontation face à des gestes et des habitudes artisanales, il prend ainsi une place dramaturgique.